Enquête Anadep : la dépression
© Stéphanie Lucas - Marie Monbrun
L'enquête Anadep, spécifiquement consacrée à la dépression, a été menée en 2005, en population générale représentative des personnes âgées de 15 à 75 ans résidant en France métropolitaine. La méthode d'enquête se situe dans la lignée des Baromètres santé de l'Inpes : il s'agit d'une enquête transversale menée par téléphone, avec un tirage aléatoire de l'échantillon. L'enquête a été menée auprès de 6 498 personnes. Près de 18 % des personnes interrogées ont déclaré avoir vécu un épisode dépressif majeur (EDM) au cours de leur vie. Parmi celles-ci, 27,8 % ont déclaré qu'un tel épisode était survenu au cours des 12 derniers mois, soit une prévalence de 5,0 % pour l'ensemble de l'échantillon. La prévalence de l'EDM chez les femmes était plus de deux fois supérieure à celle observée chez les hommes (7,2 % contre 2,7 %). En outre, les troubles étaient plus fréquemment sévères chez les femmes que chez les hommes : 4,1 % des femmes ont déclaré les caractéristiques d'un EDM sévère et 3,0 % celles d'un EDM léger ou moyen dans les 12 derniers mois contre respectivement 1 % et 1,7 % des hommes. Le célibat, le divorce, le veuvage, ainsi que le fait de vivre seul représentaient des situations familiales fortement associées à la survenue d'un EDM. Le fait d'être sans activité professionnelle ou d'être au chômage était aussi fortement associé à un EDM. De plus, la prévalence de l'EDM était deux fois plus élevée chez les personnes au chômage depuis plus de deux ans que chez celles au chômage depuis moins longtemps. La précarité, approchée par la notion de perception d'une aide sociale, apparaissait également très liée à l'EDM.
L'épisode dépressif majeur chez les jeunes scolarisés : le cycle triennal d'enquêtes en milieu scolaire
Le cycle triennal d'enquêtes de santé en milieu scolaire (ou cycle triennal d'enquêtes sur la santé des enfants et adolescents scolarisés), mis en place par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) depuis l'année scolaire 1999-2000, est conduit alternativement en grande section de maternelle, en classe de troisième et en cours moyen deuxième année (CM2). Au cours de l'année scolaire 2003-2004, l'enquête a été menée en classe de troisième (générale, technologique, d'insertion, ou section d'enseignement général et professionnel adapté). Un auto-questionnaire portant sur l'épisode dépressif majeur (EDM) a été introduit dans ce cadre. L'échantillon national comprenait 7 110 élèves âgés de 15,1 ans en moyenne.Parmi les adolescents interrogés, 9,6 % ont déclaré des symptômes compatibles avec au moins un EDM au cours des 12 derniers mois. Trois facteurs étaient indépendamment associés à une probabilité plus importante de survenue d'un EDM sur cette période : être de sexe féminin, être âgé de 16 ans ou plus, vivre avec sa mère seule ou avec sa mère et le conjoint de cette dernière. La prévalence de l'EDM au cours de l'année écoulée était plus élevée chez les adolescents asthmatiques et une association entre EDM et non-contrôle de l'asthme chez ces adolescents a été observée.
Approche de la santé mentale des personnes âgées en institution à travers l'étude Anais
L'étude pilote Anaïs (Alimentation, état nutritionnel et santé mentale des personnes âgées en institution) a été réalisée en 2010 par l'InVS. Son objectif était d'évaluer la faisabilité d'une enquête destinée à décrire, en France métropolitaine, la situation nutritionnelle, la santé mentale et la consommation médicamenteuse des personnes âgées hébergées en institution. Réalisée auprès de six structures d'hébergement de longue durée du département de l'Indre-et-Loire, cette étude pilote a permis d'identifier les freins les plus importants à la réalisation d'une telle enquête : faible taux d'acceptation des tuteurs, disponibilité relative des personnels des établissements enquêtés, extrême vulnérabilité des résidents en unité de soins de longue durée rendant difficile le recueil des données.
Enquête Samenta : santé mentale et addiction chez les personnes sans logement personnel d'Ile-de-France
L'enquête Samenta (santé mentale et addictions chez les personnes sans logement personnel d'Ile-de-France), dirigée par l'Observatoire du Samu social de Paris et l'Institut de la santé et de la recherche médicale (Inserm), a été menée en 2009 auprès des personnes sans domicile dans la région Ile-de-France. L'InVS a apporté un soutien financier et scientifique à cette étude dont les objectifs principaux étaient d'estimer la prévalence des troubles psychiatriques et des addictions dans cette population spécifique et d'étudier leur inscription dans le parcours de vie : trajectoires sociales, conditions de vie et recours aux soins, afin d'envisager des voies d'amélioration dans l'offre de soins et d'accompagnement au logement. La méthodologie de l'enquête a reposé sur un sondage complexe de façon à obtenir un échantillon aléatoire de personnes sans logement fréquentant des services d'accueil, d'aide et d'hébergement sur l'ensemble de la région. Les personnes ont été interrogées par un binôme composé d'un enquêteur professionnel et d'un psychologue clinicien. Un psychiatre a été sollicité ultérieurement dès lors que les éléments cliniques suggéraient un possible trouble psychiatrique. Entre février et avril 2009, 840 personnes ont participé à l'enquête. La population sans domicile francophone a été estimée à 21 176 [IC95 %: 17 582 , 24 770] en Ile-de-France. Environ un tiers de cette population présentait des troubles psychiatriques sévères, en particulier des troubles psychotiques (13 %), des troubles anxieux (12,3 %) et des troubles dépressifs sévères (6,7 %). La dépendance ou la consommation régulière de substances psycho-actives (alcool, drogues illicites et/ou médicaments détournés de leur usage) concernaient près de trois personnes sur dix.