Hépatite E

L’hépatite E est une maladie causée par un virus, transmis de l’animal à l’Homme, essentiellement par consommation de viande de porc peu cuit dans les pays européens. Elle touche principalement le foie.

Mis à jour le 12 novembre 2019

L’hépatite E : données

La surveillance basée sur les données du Centre national de référence et son expertise, associées aux différentes études réalisées au cours du temps ont permis d’avoir une meilleure connaissance de l’épidémiologie de l’hépatite E en France.

Une augmentation importante des tests d’hépatite E en France 

Entre 2011 et 2016, le nombre de patients testés a été multiplié par 22. Les raisons de cette augmentation sont probablement liées à l’amélioration de la couverture du réseau du CNR depuis son transfert  et à un recours plus important aux tests diagnostiques étant maintenant commercialisés.

Cette augmentation du nombre de tests réalisés s’est accompagnée d’une augmentation du nombre de cas positifs montrant que la maladie était sous-estimée en France avant 2012.

Une maladie autochtone

Si pendant de nombreuses années l’hépatite E a été considérée comme une maladie d’importation, les progrès diagnostiques et l’augmentation de la couverture du réseau de surveillance ont permis de montrer que l’hépatite E est bien une maladie autochtone en France avec plus de 99,5% des cas acquis sur le territoire métropolitain. La situation est semblable dans la plupart des pays européens.

En effet entre 2002 et 2016, le nombre de cas importés est resté stable au cours du temps, alors que le nombre de cas autochtone a été en constante augmentation. Le tableau 1 distingue les cas importés d’hépatite aigüe E (séjour en zone d’endémie dans les 3 mois avant le diagnostic) des cas autochtones ou de contexte épidémiologique non précisé.

Tableau 1 - Nombre de patients testés et nombre de cas d'hépatite E aiguë diagnostiqués par an par le CNR, France, 2002-2017

AnnéePersonnes testées (N)Nombre de cas (n)Positifs (n/N) (%)
  importésautochtonesTotal 
200220949136
2003155113149
2004233416208
200532719203912
20065831424386
20071 012109710710
20081 7002115918010
20092 1502318320610
20102 549162162329
20113 429192492668
201217 56698018105
201335 41631 8481 8515
201444 382121 8131 8254
201566 00042 1182 1223
201676 000102 2922 3023
201780 000262 2192 2453

 

En savoir plus

Surveillance de l'hépatite E en France, 2002-2016

En savoir plus

Données démographiques

Les cas autochtones d’hépatite E sont majoritairement des hommes, âgés de plus de 55 ans en moyenne. Les cas diagnostiqués résident dans toutes les régions métropolitaines avec une prédominance dans le sud.

Tableau - Caractéristiques démographiques des cas d’hépatite E rapportés au CNR, France, 2002 - 2017

AnnéeSexe ratio H/FAge moyenRégions Sud*
  An[étendue] 
2002-2004345[4-78]70%
20061,845,5[23-64]65%
20072,756[30-69]72%
20082,756[9-83]60%
20094,661ND57%
20102,955[9-83]50%
20112,655NDND
20122,555ND40%
20132,154ND46%
20141,955±15ND45%
20152,154±15ND37%
20161,854±15ND48%
20171,555±20NDND
* Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse : région de domicile du patient ou du laboratoire préleveur
Source, CNR hépatite E

Ces données du CNR en termes de distribution par sexe et âge sont confortées par les études de séroprévalence réalisées au cours du temps.

Données virologiques :

Depuis 2007, la très grande majorité (> 90%) des souches de cas autochtones était de génotype 3. Les génotypes 1, 2 et 4 étaient des souches de cas importés sauf à partir de 2011 pour le génotype 4 (cas autochtones).

Parmi les différents sous-types du génotype 3, le sous-type 3f était prédominant depuis 2007 (> 60%) suivi des sous-types 3chi (9% à 35%). En 2013, une augmentation du nombre de sous-type 3chi a été constatée et est restée stable les années suivantes.

Au cours de la période 2012-2016, une évolution de la distribution des génotypes a été objectivée : baisse de la proportion du génotype 3f et augmentation concomitante des cas d’infection par les génotypes 3chi.

Données de séroprévalence :

Les estimations de séroprévalence anti-VHE sont variables d’une étude à l’autre et dépendent de la sensibilité du test utilisé et de la population d’étude. Les études les plus récentes avec un test hautement sensible ont des estimations de prévalence plus élevées, par exemple les donneurs de sang en région Midi-Pyrénées (2003-2004 vs 2010)

Données sur les facteurs de risque d’hépatite E et les sources de contamination possible

Les investigations de plusieurs épisodes de cas groupés entre 20 et 2015 ont permis de retrouver ou de suspecter différentes sources de contamination