Surveillance sanitaire en région Bourgogne et Franche-Comté. Point au 8 février 2018.

Publié le 20 février 2018
Mis à jour le 20 juin 2019

A la Une - Utilisation de Truvada® ou génériques pour une prophylaxie pré-exposition (PrEP) au VIH

A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida 2017, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publié les premières données d'utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) en France. Ce traitement innovant s'intègre dans une stratégie de prévention diversifiée de la transmission du VIH chez les personnes adultes à haut risque d'acquisition du VIH par voie sexuelle comprenant également la promotion de l'usage du préservatif, le recours au dépistage régulier du VIH et des autres IST, la connaissance du statut virologique VIH du/des partenaires, le recours au " Treatment as Prevention (TasP) " chez le partenaire séropositif et le recours à la prophylaxie post-exposition (PEP).L'accès à ce traitement a été possible en France à partir de janvier 2016 à travers la mise en place d'une recommandation temporaire d'utilisation (RTU) chez les adultes les plus exposés au risque de transmission du VIH. Celle-ci a été relayée le 28 février 2017 par une Autorisation de mise sur le marché (AMM).Les objectifs de l'étude menée par l'ANSM à partir des données de remboursement de l'Assurance maladie (SNIIRAM) étaient : 1/évaluer le nombre de personnes ayant initié un traitement par Truvada® ou génériques pour une PrEP au VIH entre le 1er janvier 2016 et le 31 juillet 2017, en différenciant les périodes de RTU (14 mois : du 4 janvier 2016 au 28 février 2017) et d'AMM (5 mois : du 1er mars au 31 juillet 2017) , 2/décrire les principales caractéristiques de la population traitée (sexe, âge, région d'affiliation, présence d'une CMU‐C) et identifier la spécialité du prescripteur initial, en différenciant les périodes de RTU et d'AMM.Au total, 5 352 personnes ont été identifiées comme nouvellement exposées au VIH et traitées au Truvada® ou à ses génériques pour une PrEP, à partir des données du SNIIRAM (respectivement 3 536 et 1 816 durant la période de RTU et d'AMM) en France entre le 1er janvier 2016 et le 31 juillet 2017. La population traitée était : 97,5 % d'hommes, l'âge moyen était de 38 ans et 7,3 % des cas bénéficiaient d'une CMU‐C. Pour 92,2 % des prescriptions, l'origine était hospitalière (la proportion des prescriptions d'origine non hospitalière était en augmentation durant la période d'AMM).En Bourgogne-Franche-Comté, 37 personnes ont été identifiées durant la période de RTU et 34 durant la période d'AMM (n=71 au total soit 1,3 % des cas en France). Leurs caractéristiques sont comparables à celles observées en France : essentiellement des hommes (98,6 %), âge moyen de 38,2 ans et 93 % des prescriptions étaient d'origine hospitalière.Cette stratégie innovante permet de réduire le risque de transmission, donc de diminuer le nombre de nouveaux séropositifs à condition que cette séropositivité soit découverte précocement.

Année de publication : 20/02/2018