BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
6 novembre 2007 / n°43


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Sommaire

- Les légionelloses survenues en France en 2006 / Cases of Legionnaires’ disease in France in 2006 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Épidémiologie de la spondylodiscite infectieuse en France : l’apport du programme médical des systèmes d’information (PMSI), 2002-2003 / Epidemiology of Spondylodiscitis in France: Analysis of Hospital Discharges Data 2002-2003 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Portage nasal de Staphylococcus aureuschez des jeunes incorporés de la marine nationale / Nasal carriage of Staphyloccoccus aureus in young military recruits of the French Navy [ Lire le résumé / Read the abstract ]



Les légionelloses survenues en France en 2006
Cases of Legionnaires’ disease in France in 2006
Christine Campèse (c.campese@invs.sante.fr), Catherine Maine, Didier Che
Institut de veille sanitaire, Saint Maurice, France

Résumé
Introduction – Au cours de ces dernières années, la surveillance de la légionellose en France s’est nettement améliorée suite aux nombreuses actions engagées.
Résultats – En 2006, 1 443 cas ont été notifiés, correspondant à un taux d’incidence de 2,3 pour 100 000 habitants. L’âge médian était de 61 ans et le sexe ratio homme/femme de 2,8. La létalité était de 10 %. Un ou plusieurs facteurs favorisants ont été retrouvés chez 1 020 cas (71 %). La majorité des cas (95 %) avait été diagnostiquée par un test de détection de l’antigène urinaire et une souche avait été isolée chez 220 cas (15 %). Une exposition à risque lors de la période d’incubation a été rapportée pour 36 % des cas et de nombreuses investigations de cas groupés ont été effectuées.
Discussion-Conclusion – Depuis la mise en place de la surveillance de la légionellose en 1987, c’est la première année qu‘une baisse de l’incidence des cas déclarés est observée. Il est cependant trop tôt pour confirmer ou non cette tendance. Parallèlement à la surveillance, il est également indispensable d’améliorer les connaissances sur la bactérie et son comportement, afin d’intervenir en amont sur les installations les plus à risque et limiter ainsi, à terme, l’impact sur les populations exposées.
 

Abstract
Introduction – In recent years, prevention and control of legionellosis have greatly improved due to the many measures implemented.
Results – In 2006, 1 443 cases were notified corresponding to an incidence rate of 2.3 per 100 000 population. The median age of cases was 61 years, and the male to female sex ratio was 2.8. The case fatality rate was 10%. Individual risk factors were documented for 1 020 (71%) cases. The majority of cases (95%) was diagnosed by urinary antigen detection, and isolates were obtained for 220 cases (15%). Specific environmental exposures during the incubation period were reported for 36% of cases and many clusters or outbreaks were detected and investigated.
Discussion-Conclusion – Since the implementation of legionnaire’s disease surveillance in 1987, it is the first time that its incidence decreases. It is nevertheless too early for this trend to be confirmed. This decline needs to be confirmed in the next few years. Efforts must be strengthened in the research domain to improve knowledge of the diseese, in order to limit its impact on exposed populations.


Mots clés / Key words
Légionellose, épidémiologie, facteurs de risque, France / Legionnaires’ disease, epidemiology, risk factors, France



Épidémiologie de la spondylodiscite infectieuse en France : l’apport du programme médical des systèmes d’information (PMSI), 2002-2003
Epidemiology of Spondylodiscitis in France: Analysis of Hospital Discharges Data 2002-2003
Leslie Grammatico-Guillon (lilou_g1334@yahoo.fr)1, Sabine Baron1, Pierre Ingrand2, Nathalie Surer3, Emmanuel Rusch1,4, Jean-Claude Desenclos5,
Jean-Marc Besnier1,4
1 / Centre hospitalier régional universitaire, Tours, France 2 / Centre hospitalier universitaire, Poitiers, France 3 / Centre hospitalier universitaire, Nanterre, France 4 / Université François Rabelais, Tours, France
5 / Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France

Résumé
Objectifs – La spondylodiscite infectieuse est une pathologie rare, traitée en milieu hospitalier. Afin d’estimer son incidence en France, nous avons utilisé la base du programme médical des systèmes d’information (PMSI) 2002-2003.
Méthodes – Les séjours ont été classés en cas certain, probable ou possible de spondylodiscite, selon les codes PMSI utilisés et leur position dans le résumé. Les données concernant les séjours et les patients (chaînage des séjours d’un patient donné) ont été analysées. La valeur prédictive positive (VPP) de la définition de cas a été testée dans trois centres hospitaliers, après analyse des comptes rendus d’hospitalisation.
Résultats – En 2002-2003, 1 977 et 2 036 séjours correspondant à 1 422 et 1 425 patients (âge moyen 59 ans, sexe ratio 1,5) ont été classés en cas certains (64 %), cas probables (24 %) et cas possibles (12 %). L’incidence annuelle était de 2,4/100 000 habitants, à prédominance masculine (2,6 vs 1,7). Elle augmentait avec l’âge, passant de 0,3/100 000 chez les moins de 20 ans à 6,7 chez les 70 ans et plus. Les microorganismes les plus fréquemment codés étaient les staphylocoques (25 %) et M. tuberculosis (20 %). Les comorbidités les plus fréquemment associées étaient le sepsis (27 %) et l’endocardite (9 %). Trois pour cent de décès étaient retrouvés. La VPP de la définition de cas était de 94 %.
Conclusion – Le PMSI a permis de mesurer l’incidence des spondylodiscites. Le PMSI pourrait être utilisé pour l’analyse exhaustive de maladies traitées en hospitalisation.

 

Abstract
Objectives – Spondylodiscitis is a rare event. To estimate its incidence in France, we used national hospital discharge data for 2002 and 2003 (from the medical program of information system – PMSI).
Methods – Hospital stays (HS) were categorised as definite, probable or possible spondylodiscitis. HS and patient data (linkage of multiple stays in a given patient) were analysed. The predictive positive value (PPV) of the case definition used was tested in reference to a sample of medical records in three hospitals.
Results – In 2002-2003, 1 977 and 2 036 HS corresponding to 1 422 and 1 425 patients (median age 59 years, sex ratio 1.5) were classified as definite (64%), probable (24%), and possible (12%). The incidence was 2.4/100 000 and increased with age: 0.3/100 000 (<20 y ears), to 6.7 (>70 years). The main coded infectious agents were Staphylococcus spp (25%) and M. tuberculosis (20%). The most frequent comorbidities associated with spondylodiscitis were septicaemia (27%) and endocarditis (9%). Three percent of patients died. The PPV of spondylodiscitis case definition was 94%.
Conclusion – We showed that surveillance of spondylodiscitis is possible by using hospital discharge data and a specific case definition. This suggests to use hospital discharges data for diseases treated in hospitalisation for an exhaustive study.


Mots clés / Key words
Spondylodiscite, incidence, PMSI, épidémiologie / Spondylodiscitis, incidence, hospital discharge data, epidemiology



Portage nasal de Staphylococcus aureus chez des jeunes incorporés de la marine nationale
Nasal carriage of Staphyloccoccus aureus in young military recruits of the French Navy
Jean-Didier Cavallo (hia-begin-biologie@worldonline.fr)1, Bruno Massit2, Jean-Claude Chapalain3, Patrick Brisou4, Eliane Garrabé1, Christophe Martinaud4
Jean-Louis Koeck5, Philippe Marsan6, Dominique Lucas7, Catherine Verret2, Olivier Roman8, Alain Todesco8, René Migliani8, André Spiegel2
1 / Hôpital d’Instruction des armées (HIA) Bégin, Saint-Mandé, France 2 / École du Val-de-Grâce, Paris, France 3 / HIA Clermont-Tonnerre, Brest, France 4 / HIA Sainte-Anne, Toulon, France
5 / HIA Robert Picqué, Bordeaux, France 6 / Centre d’Instruction Naval, Toulon, France 7 / Centre d’Instruction Naval, Brest, France 8 / Institut de Médecine Tropicale du Service de Santé des Armées,
Marseille, Frances

Résumé
Introduction – Dans le cadre de la surveillance des infections staphylococciques dans les armées, une étude a été menée afin d’évaluer la prévalence du portage nasal du S. aureus au moment de l’entrée dans la vie militaire dans une population de jeunes incorporés issus du milieu civil.
Méthode – L’étude, réalisée au sein de deux écoles de formation de la marine nationale entre janvier et mars 2006, comprenait un interrogatoire par questionnaire et un prélèvement nasal au moment de l'incorporation. Les S. aureus isolés ont fait l’objet d’un antibiogramme et de la recherche du gène de la leucocidine de Panton-Valentine (LPV+).
Résultats – Sur 512 jeunes recrues incorporées, 169, soit 33,0 % (IC 95 % : 28,9 % – 37,3 %) étaient porteurs de S. aureus dans le nez. En dehors de la pénicilline G et de l’érythromycine, les isolats de S. aureus étaient très sensibles aux antibiotiques habituellement actifs contre cette bactérie. Les jeunes recrues qui présentaient une acné au moment de l’étude ou dans les deux ans précédents, avaient une prévalence du portage de S. aureus significativement supérieure à ceux qui ne présentaient pas d’acné (42,5 % vs 29,2 %, p<0,001). Une seule souche résistait à la méthicilline (0,6 %) et 3 étaient PVL + (1,8 %).
Discussion – La prévalence du portage nasal de S. aureus (33 %) dans un groupe d’adultes jeunes issus de la population générale et n’ayant pas vécu en collectivité est comparable à celle estimée pour la population générale en France par le CNR en 2005 (30 %). La prévalence des résistances aux antibiotiques et de la LPV chez les S. aureus isolés, était basse dans cette population.
 
Abstract
Introduction – In the context of epidemiological surveillance of Staphylococcus aureus infections in the French army, a study was carried out to evaluate the prevalence of S. aureus nasal carriage in a population of young recruits. Methods – The study was conducted from January to March 2006 within two training centers of the French Navy. It included a questionnaire and a nasal sample at the time of the medical incorporation. All isolates of S. aureus were tested for antibiotic susceptibility and presence of the Panton-Valentine leukocidin (PVL +) gene.
Results – The prevalence of
S. aureus nasal carriage was 33% [CI 95%: 28.9%–37.3%] among 512 young recruits. With the exception of penicillin G and erythromycin, the isolates of S. aureus were highly susceptible to usually active antibiotics against this bacteria. Young recruits presenting with acne at the time of the study or in the previous two years had a significatively higher risk of S. aureus carriage than those without acne (42.5% vs 29.2%, p < 0.001). One strain was meticillin-resistant (0.6%) and 3 were PVL+ (1.8%).
Discussion – Prevalence of
S. aureus nasal carriage (33%) in a large representative group of young military recruits, who had not lived in community, is comparable to the one described in general population in France in 2005 (30%). Antibiotic resistance and Panton-Valentine leukocidin production by S. aureus were low in this population.

Mots clés / Key words
Staphylococcus aureus, portage nasal, sensibilité aux antibiotiques, leucocidine de Panton-Valentine / Staphylococcus aureus, nasal carriage, antibiotic susceptibility, Panton-Valentine leukocidin



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Mise en ligne le 6 novembre 2007
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