BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE
28 décembre 2010 / n°49-50


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Sommaire

- Incidence des cancers de l‘enfant en France : données des registres pédiatriques nationaux, 2000-2004 / Incidence of childhood cancer in France: National Children Cancer Registries, 2000-2004 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Hospitalisations en soins de suite et de réadaptation en France après un accident vasculaire cérébral survenu en 2007 / Inpatient facilities after acute hospitalization for stroke in France in 2007 [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- La surveillance épidémiologique de la tuberculose en Gironde (France), 1995-2008 : de l’intérêt du travail en réseau / Epidemiological surveillance of tuberculosis in Gironde (France), 1995-2008: Benefits of networking [ Lire le résumé / Read the abstract ]

- Le BEH remercie chaleureusement tous ceux qui ont contribué en 2010 à sa réalisation



Incidence des cancers de l‘enfant en France : données des registres pédiatriques nationaux, 2000-2004
Incidence of childhood cancer in France: National Children Cancer Registries, 2000-2004
Brigitte Lacour(brigitte.lacour@medecine.uhp-nancy.fr)1,2 , Aurélie Guyot-Goubin2,3,4, Sandra Guissou1, Stéphanie Bellec2,3,4, Emmanuel Désandes1, Jacqueline Clavel2,3,4
1/ Registre national des tumeurs solides de l’enfant, CHU Nancy, France
2/ Épidémiologie environnementale des cancers, Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations, UMRS 1018, Inserm, Villejuif, France
3/ Registre national des hémopathies malignes de l’enfant, Hôpital Paul Brousse, Villejuif, France
4/ Université Paris Sud 11, UMRS 1018, Villejuif, France

Résumé
La surveillance des cancers de l’enfant en France est assurée depuis 1990 par le Registre national des hémopathies malignes de l’enfant (RNHE) et, depuis 2000, par le Registre national des tumeurs solides de l’enfant (RNTSE).
Sur la période 2000-2004, ces registres ont recensé 8 473 nouveaux cas de cancers chez les enfants de moins de 15 ans domiciliés en France métropolitaine. La qualité des données est attestée par le nombre moyen élevé de sources par cas (2,7) et par une confirmation histologique ou cytologique de 94% des diagnostics. L’incidence annuelle standardisée est de 156,6 cas par million avec un sex-ratio H/F de 1,2. Ainsi en France, un enfant sur 440 va développer un cancer avant l’âge de 15 ans. Les cancers les plus fréquents sont les leucémies (29%), les tumeurs du système nerveux central (23%), les lymphomes (12%) et les neuroblastomes (8%). Les taux d’incidence sont proches de ceux des autres pays industrialisés mais un peu plus élevés que ceux observés précédemment par les registres régionaux pédiatriques.
Bien qu’on ne puisse pas éliminer formellement une réelle augmentation de l’incidence de certains types de cancers, l’explication la plus probable est une amélioration de la méthodologie d’enregistrement, voire une amélioration des techniques diagnostiques pour les tumeurs cérébrales notamment.

 

Abstract
The French National Registry of Childhood Haematopoietic Malignancies (NRCH) and the French National Registry of Childhood Solid Tumours (NRCST) jointly ensure the surveillance of cancer in children under 15 years in mainland France since 1990 and 2000 respectively.
During the period 2000-2004, the registries recorded a total of 8,473 cases. The average number of sources per case was 2.7 and diagnosis was documented by cytology/histology in 94% of cases, ensuring high quality data. The age-standardized incidence rate (ASR) for all cancers combined was 156.6 cases per million children per year, with a sex ratio of 1.2. The most frequent cancers were leukaemia (29%), central nervous system tumor (23%), lymphoma (12%), and neuroblastoma (8%). In France, an estimated 1 out of every 440 children will present with cancer before the age of 15 years.
The incidence rates are close to those of other industrialized countries, but somewhat higher than those estimated by the French local registries. Although a real increase in the incidence of certain types of cancer cannot definitely be ruled out, the most likely explanation is an improved reporting methodology.


Mots clés / Key words
Enfant, cancer, incidence, épidémiologie / Children, cancer, incidence, epidemiology



Hospitalisations en soins de suite et de réadaptation en France après un accident vasculaire cérébral survenu en 2007
Inpatient facilities after acute hospitalization for stroke in France in 2007
Christine de Peretti1 (c.deperetti@invs.sante.fr), Javier Nicolau1, Josiane Holstein2, Olivier Rémy-Néris3, France Woimant4

1/ Institut de veille sanitaire, Saint Maurice, France
2/ Département d’information médicale, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, France
3/ Université de Bretagne occidentale, CHU de Brest, France
4/ Service de neurologie, Hôpital Lariboisière, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, France

Résumé
Objectifs – Les objectifs de cette étude étaient d’estimer la proportion de patients hospitalisés en soins de suite et de réadaptation (SSR) après un accident vasculaire cérébral (AVC) et de décrire ses variations en fonction des caractéristiques des patients, des AVC et des structures de prise en charge à la phase aiguë.
Méthodes – Les patients ont été sélectionnés dans la base nationale 2007 du PMSI court séjour (PMSI MCO) à partir du diagnostic principal d’AVC constitué, puis chaînés dans les bases 2007 des hospitalisations des soins de suite (PMSI SSR) grâce au numéro d’anonymisation.
Résultats – Parmi les patients hospitalisés en court séjour pour AVC et non décédés, 31% ont été retrouvés dans le PMSI SSR : 7% dans le secteur de rééducation fonctionnelle (RF) et 24% en soins de suite médicalisés (SSM). La proportion globale de patients hospitalisés en SSR augmentait avec l’âge, alors que la prise en charge en RF était moins fréquente pour les personnes âgées. Ces deux proportions étaient plus élevées en cas d’hospitalisation initiale en unité neurovasculaire ou en soins intensifs. Les disparités régionales étaient notables.
Conclusion – Parmi les patients hospitalisés en 2007 pour AVC et non décédés, 31% ont bénéficié d’une prise en charge en SSR. Il existait des disparités selon l’âge, le sexe, la filière de prise en charge à la phase aiguë et la région de domicile des patients.
 
Abstract
Objectives – The objectives of this study were to assess the rates and characteristics of the patients discharged in post-acute facilities after hospitalization for stroke.
Methods – Patients with a main diagnosis of stroke were first selected in the 2007 French National Hospital Discharge Database (PMSI-MCO). They were then linked in the national databases of post-acute hospitalization records (PA), through the common anonymous patient number used in every national hospitalization database.
Results – Among patients hospitalized in acute care for stroke and not deceased, 31% were linked in the post-acute care (PA) database: 7% were in rehabilitation facilities (RF) and 24%, in post-acute nursing facilities (PAN). PA hospitalizations rates increased with age, whereas RF rates decreased with age. Both PA and RF rates increased when patients had been hospitalized in a stroke unit or in an intensive care unit at the acute phase. Regional disparities were marked.
Conclusion – Among non deceased stroke patients who were discharged in 2007, 31% were then hospitalized in PA. Data showed strong disparities according to age, gender, specialization of acute stroke care, and patients’ area of residence.


Mots clés / Key words
Accident vasculaire cérébral, soins de suite, rééducation fonctionnelle, PMSI SSR / Stroke, post-acute care, inpatient rehabilitation, post-acute hospitalization database



La surveillance épidémiologique de la tuberculose en Gironde (France), 1995-2008 : de l’intérêt du travail en réseau
Epidemiological surveillance of tuberculosis in Gironde (France), 1995-2008: Benefits of networking
Marie-Catherine Receveur (marie-catherine.receveur@chu.bordeaux.fr)1,2,3, Isabelle Laville1, Jeanne Texier-Maugein3,4, Françoise Normandin2, Alain Manetti5, Louis-Rachid Salmi1,3
1/ Réseau tuberculose Gironde, Institut de santé publique, épidémiologie et développement (Isped), Université Victor Segalen Bordeaux 2, France
2/ Centre de lutte antituberculeuse, Conseil général de la Gironde, Bordeaux, France
3/ Centre hospitalier universitaire de Bordeaux, France
4/ Laboratoire de bactériologie, Université Victor Segalen Bordeaux 2, France
5/ Agence régionale de santé, pôle médical de la Délégation territoriale de la Gironde, Bordeaux, France

Résumé
La surveillance de la tuberculose en Gironde s’effectue à partir d’un travail en réseau qui s’est progressivement structuré en une quinzaine d’années. L’objectif était d’améliorer l’exhaustivité de la déclaration obligatoire (DO) de la tuberculose, estimée à 49% en 1990. Un recueil de données supplémentaires à celles de la DO est apparu nécessaire pour répondre aux besoins des différents partenaires, comme la recherche des issues de traitement, instaurée dès 1995.
La proportion de DO parmi les cas signalés s’est améliorée : 65% dès 1995, près de 90% en 2008. Le taux d’incidence, de 5,9 pour 100 000 habitants en 2008, reste inférieur à la moyenne nationale. Les cas sont majoritairement concentrés dans Bordeaux et sa communauté urbaine. En 1995, l’examen direct était positif pour 56% des cas de tuberculose pulmonaire, contre 45% en 2008 (p=0,15). La fréquence des co-infections par VIH est passée de 19,5% en 1995 à 5,5% en 2008 (p=0,049). De 2003 à 2008, 8 cas de multi-résistance ont été signalés. Une fiche d’issue de traitement a été renseignée pour près de 94% des cas en 2008.
Le partenariat instauré par le réseau représente un atout majeur pour mutualiser les ressources de la lutte antituberculeuse et maintenir un bon niveau de DO et de suivi. Les modalités de sa pérennisation restent à définir.
 
Abstract
We present 15 years of network experience of tuberculosis surveillance in the district of Gironde (France). The objective was to improve mandatory case notification, which was estimated to be 49% in 1990. Additional information appeared to be necessary to meet all partner needs, for example treatment outcomes, collected since 1995.
Notification proportion improved: from 65% in 1995 to nearly 90% in 2008 (p=0.15). The incidence rate, 5.9 per 100,000 inhabitants in 2008, is below the national mean. A majority of cases occur in Bordeaux and in its metropolitan area. In 1995, smears were positive for 56% of pulmonary cases, vs. 45% in 2008. Tuberculosis and HIV co-infection is currently less frequent: 19.5% in 1995, 5.5% in 2008 (p=0.049). From 2003 to 2008, 8 cases of multidrug resistance were registered. Treatment outcome notification was registered for 94% of cases in 2008.
Partnership instituted by the network is a major asset for sharing resources against tuberculosis and keeping a good level of notification and follow-up.
The means to sustain the activity remain to be defined.

Mots clés / Key words
Tuberculose, surveillance épidémiologique, déclaration obligatoire, réseau, Gironde / Tuberculosis, epidemiologic survey, case notification, network, Gironde



Le BEH remercie chaleureusement tous ceux qui ont contribué en 2010 à sa réalisation
Merci, bien sûr, aux auteurs qui y ont proposé leurs articles.
Merci à tous les relecteurs, dont le regard critique contribue grandement à la qualité finale des travaux publiés.
Merci aux membres du Comité de rédaction et aux coordinateurs des numéros thématiques, qui mettent à la disposition du BEH leur expertise et beaucoup de leur temps.







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Mise en ligne le 28 décembre 2010
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