Épidémie de fièvre Q liée à la visite d'une ferme d'élevage, Vaucluse-Drôme. Mai-juin 2014

Publié le 1 janvier 2016
Mis à jour le 6 septembre 2019

En mai 2014 en quelques jours, 15 patients étaient admis pour pneumopathies fébriles aux urgences de l'hôpital de Valréas. La plupart avait visité une ferme ovine du sud de la Drôme le week-end des 26-27 avril 2014 lors d'une manifestation culturelle. La survenue de cas groupés de pneumopathies fébriles 3 semaines après cet événement évoquait une épidémie de fièvre Q aiguë. Cette hypothèse était confirmée biologiquement par le Centre national de référence (CNR) des rickettsies de Marseille. L'investigation épidémiologique avait pour objet de confirmer l'origine de l'épidémie. Les cas potentiels ont été recherchés auprès des médecins généralistes et hospitaliers et des laboratoires de biologie médicale du nord Vaucluse et du sud de la Drôme. Les fermes visitées lors de la manifestation ont été répertoriées ainsi que les habitudes alimentaires et les contacts animaux des patients. Quarante-six cas confirmés de fièvre Q aiguë ont été identifiés avec une prédominance de femmes (sexe-ratio H/F 0,6) et d'enfants de moins de 16 ans (41 %). L'âge médian était de 34 ans. Les signes cliniques les plus fréquents étaient de la fièvre, des céphalées, des arthralgies et/ou des myalgies. Plus de la moitié des cas présentait de la toux et/ou une radiographie pulmonaire anormale. Quarante et un des 46 cas avaient visité la même ferme ovine, dont 23 exclusivement cette ferme. L'étude analytique a permis de confirmer que seule la ferme suspectée ressortait comme facteur de risque de survenue de la maladie. Les investigations vétérinaires ont retrouvé une circulation active de Coxiella burnetii au sein de cet élevage. Cette étude illustre la transmission de la fièvre Q par inhalation de Coxiella burnetii provenant d'un élevage ovin contaminé, plus particulièrement en période d'agnelage. Le potentiel évolutif de la fièvre Q aiguë vers des formes graves incite à la vigilance et ces expositions pourraient être prévenues en restreignant ces visites du public aux élevages testés négatifs.

Auteur : Boulogne O
Année de publication : 2016
Pages : 32 p.