Multi-expositions professionnelles à des agents cancérogènes chez les salariés en 2010

Publié le 1 janvier 2016
Mis à jour le 9 décembre 2023

Les facteurs professionnels susceptibles d'augmenter les risques de cancer sont souvent étudiés séparément les uns des autres, alors que l'exposition multiple aux agents cancérogènes est une réalité. L'exposition multiple aux agents cancérogènes de la population salariée française a été estimée dans le cadre du projet Multi-expo de Santé publique France à partir des données de l'enquête Sumer 2009-2010 (Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels) réalisée auprès de 48 000 salariés. Cette enquête du ministère chargé du travail permet de décrire un grand nombre d'expositions professionnelles aux nuisances ou situations de travail susceptibles d'être délétères pour la santé des salariés. Trois types de nuisances cancérogènes ont été sélectionnées : les agents chimiques (AC) cancérogènes (classés comme cancérogènes avérés ou probables et les plus utilisés, au nombre de 24), les rayonnements ionisants et le travail de nuit chez les femmes (au moins 45 nuits par an). L'exposition considérée est celle rapportée par le médecin du travail lors d'un entretien avec le salarié au cours de la dernière semaine travaillée et se réfère à la présence d'une nuisance au poste de travail. La proportion de salariés exposés à un ensemble de nuisances cancérogènes est obtenue en cumulant les indices binaires d'exposition définis pour chaque cancérogène (présent/absent) et quantifiée dans les secteurs d'activité et familles professionnelles détaillés. En France, en 2009-2010, 12,0 % des salariés (~2,6 millions, 2 millions d'hommes et 600 000 femmes) sont exposés à au moins un agent cancérogène (chimique ou non) et environ 757 000 salariés présentent une exposition à au moins deux cancérogènes (soit 30 % des exposés). Les risques de surestimation et de sous-estimation de ces effectifs sont discutés. Les secteurs d'activités et familles professionnelles les plus concernés sont très spécifiques, avec une forte différenciation selon le sexe. Ce sont principalement des hommes (78 %), notamment des ouvriers du bâtiment et des travaux publics, de la maintenance, du travail des métaux, des transports et de la réparation automobile. Dans ces activités professionnelles, on retrouve le poids des quatre cancérogènes les plus fréquents qui sont : les émissions de moteurs diesel, les huiles minérales entières, les poussières de bois et la silice cristalline. Les femmes en âge de procréer (

Auteur : Frery N, Moisan F, Schwaab Y, Garnier R
Année de publication : 2016
Pages : 16 p.