Investigation d'une suspicion d'un excès de cas de cancer dans un laboratoire de recherche

Publié le 1 janvier 2017
Mis à jour le 6 septembre 2019

Une suspicion d'agrégat de cancers chez des personnels d'un laboratoire de recherche a été investiguée par Santé publique France et sa cellule d'intervention en région Rhône-Alpes (Cire), en lien avec les services de médecine de prévention concernés. Pour les neuf cas signalés, l'investigation a porté sur i) l'identification des cas, ii) la reconstitution des parcours et expositions professionnels au sein du laboratoire, iii) une recherche bibliographique des caractéristiques épidémiologiques des cancers retenus, iv) l'identification des facteurs de risque avérés ou suspectés de ces cancers, v) la recherche du caractère cancérogène des produits et équipements utilisés. L'analyse a comparé les expositions professionnelles des cas aux facteurs de risque avérés et suspectés pour les cancers identifiés. Les sept cas retenus pour l'analyse présentent sept types de cancer différents diagnostiqués entre 2001 et 2014 dont cinq sont décédés. Comparés avec les données de la population française, les cas ont déclaré leur cancer bien en amont de l'âge médian observé (sauf pour un cas). Les expositions les plus fréquemment retrouvées sont les polymères, les nanomatériaux, les poudres, particules et poussières, les solvants et l'utilisation d'appareils faisant appel à des faisceaux de rayons X (RX). La comparaison des expositions potentielles des cas avec les facteurs de risque ne montre pas de concordance pour l'ensemble des cancers. Toutefois, quatre cas de cancers ont une exposition potentielle aux RX qui est un facteur de risque avéré de leurs types de cancer. Cette exposition n'est toutefois pas établie au vu des résultats des mesures de contrôle réalisés sur la période d'utilisation de l'appareil chez les cas. Finalement, l'investigation n'a pas identifié de lien entre les sept cas de cancers survenus et une exposition professionnelle commune au sein de ce laboratoire. Par ailleurs, l'âge jeune des cas et leur temps de travail au laboratoire avant diagnostic limité, ne sont pas en faveur d'un lien avec une exposition professionnelle. Santé publique France a recommandé la mise en place d'un suivi rigoureux des postes occupés et des expositions pour l'ensemble des travailleurs dans ce laboratoire, quel que soit leur statut.

Auteur : Pilorget C, Poujol I, Saura C
Année de publication : 2017
Pages : 22 p.