Cas groupés d'entérocolites dans le service de soins intensifs et de réanimation néonatale du CHU de Caen. Résultats de l'enquête de cohorte

Publié le 1 janvier 2017
Mis à jour le 6 septembre 2019

Un cas groupés d'entérocolites ulcéro-nécrosantes parmi des enfants nés grands prématurés (< 33 SA) et hospitalisés dans le service de soins intensifs et/ou de réanimation du CHU de Caen a été signalé en avril 2015. Les investigations initiales (prélèvements bactériologiques, virologiques environnementaux, alimentaires...) n'ont pas permis de retrouver une cause infectieuse unique. Une étude épidémiologique étiologique complémentaire a été décidée, afin de rechercher notamment des facteurs de risque alimentaires. Une étude de cohorte rétrospective, incluant l'ensemble des enfants de moins de 33 SA et de moins de 1 500 g hospitalisés dans le service de soins intensifs et/ou de réanimation néonatale entre le 14 janvier et le 16 avril 2015 a été mise en place. Un cas était défini comme certain, possible ou suspect selon la classification de Bell modifiée. En analyse univariée, les variables qualitatives et quantitatives ont été comparées à l'aide d'un test de Fisher et de Kruskal-Wallis respectivement. Les résultats de l'analyse univariée ont été ajustés sur l'âge gestationnel par un modèle de régression multiple. Neuf cas et 24 non-cas étaient recensés pendant la période d'étude considérée. Parmi les 9 cas, 5 étaient certains, 3 possibles et 1 suspect (exclu de l'analyse). Parmi les 24 non cas, 4 ont été exclus des analyses car atteints d'une pathologie néonatale engageant leur pronostic vital et à l'origine de leur décès précoce (< 3 semaines). L'âge gestationnel médian était de 26,5 SA chez les cas et 31 SA chez les non cas (p=0,0179). Le poids de naissance médian de 885 g chez les cas et 1 300 g chez les non cas (p=0,0034). Le score d'Apgar médian à 5 minutes était légèrement supérieur chez les cas (p=0.008) et un antécédent de diabète gestationnel plus souvent retrouvé chez les mères des cas (p=0,011). La durée médiane de nutrition parentérale était plus longue chez les cas (30 jours vs 19 jours chez les non cas, p=0,038). La répartition des types de laits reçus et des autres facteurs alimentaires étudiés par les cas et les non-cas ne différait pas sur la période d'exposition. Parmi les autres facteurs étudiés (gestes invasifs, examens d'imagerie, kinésithérapie, fonds d'oeil), aucun n'était associé à un risque plus élevé d'ECN. L'étude de cohorte réalisée retrouvait comme facteurs de risque principal l'âge gestationnel.

Auteur : Thibon P, Borgey F, Nicolay N, Botrel MA
Année de publication : 2017
Pages : 40 p.