Surveillance de la syphilis en France 2000-2002

Publié le 1 octobre 2003
Mis à jour le 6 septembre 2019

Alors que l'obligation de déclarer les maladies vénériennes était supprimée (juillet 2000), la résurgence de la syphilis fin 2001 a entraîné la mise en place d'un réseau de surveillance avec la participation de sites volontaires (dispensaires antivénériens, consultations hospitalières de dermato-vénéréologie, maladies infectieuses ou médecine interne et un réseau parisien de médecins de ville). Entre 2000 et 2002, le nombre de cas de syphilis a augmenté rapidement chaque année surtout en Ile-de-France mais aussi dans les autres régions et quel que soit le type de site. La région Ile-de-France, en fait Paris, est principalement concernée par l'épidémie de syphilis. En effet, plus de trois quarts des cas ont été diagnostiqués par moins de la moitié des sites participants. Trois quarts des personnes atteintes de syphilis sont nées en France et la moitié a déclaré au moins un antécédent d'IST (Infections Sexuellement Transmissibles). La syphilis touche principalement des hommes homosexuels dont plus de la moitié est infectée par le VIH depuis 7 ans en moyenne. Pour la première fois, un système de surveillance d'une IST en France associe données cliniques et comportementales. Presque la moitié des patients a accepté de répondre à des questions concernant ses pratiques sexuelles et attitudes préventives recueillies à l'aide d'un auto-questionnaire. Cet auto-questionnaire a permis d'avoir le sentiment du patient quant à la personne à l'origine de sa contamination. Cette personne était inconnue pour la moitié des homo/bisexuels. Lorsqu'elle était connue, plus de trois quarts d'entre eux ont dit qu'il avait eu une relation anonyme ou occasionnelle. Pour un quart d'entre eux, la rencontre avait eu lieu dans un établissement avec sexe. La fellation non protégée était la pratique sexuelle la plus fréquemment citée, par les répondants, avec la personne source probable de l'infection. La résurgence de la syphilis a nécessité une information d'une part au corps médical et d'autre part à un public plus large dans le cadre d'actions de communication sur les IST. Le risque d'IST doit être souligné dans les campagnes de prévention de l'infection à VIH en raison de leur rôle favorisant la transmission du VIH.

Auteur : Couturier E, Michel A, Basse Guerineau AL, Semaille C
Année de publication : 2003
Pages : 3-52